Orpaillage: Le guide complet pour trouver de l’or (lieux, matériel, pratique, législation…)

orpaillage 1

Si vous aimez passer du temps dans la nature et que vous êtes patient, alors vous ferez probablement un bon orpailleur. Ce métal tant convoité est présent partout, en quantité minime, certes, mais il reste décelable. Avec méthodologie et ténacité, vous pourriez être surpris de vos trouvailles. Envie d’essayer l’orpaillage de loisir ? Suivez ce guide !

L’orpaillage, c’est quoi ?

ORPAILLAGE RECHERCHE OR

L’orpaillage consiste à rechercher et récolter des paillettes d’or natif, c’est-à-dire pur, par lavages répétés du sable aurifère. L’or est mélangé aux alluvions des rivières, au gravier. Il peut également être incrusté dans certaines roches.

Mais d’où vient ce précieux métal ?

En montagne, des filons contenant différents métaux lourds se désagrègent avec le temps et sont ainsi transportés dans les cours d’eau. C’est le principe de l’érosion. Ainsi, dans certaines rivières, grâce à la technique de l’orpaillage, on peut espérer trouver des paillettes d’or et pourquoi pas, des pépites.

L’orpaillage est un loisir pour les passionnés de nature, qui souhaitent retrouver leur instinct primaire et surtout qui aiment apprendre. Cette activité physique, demande beaucoup de patience et d’humilité. Si l’orpaillage vous apporte une certaine richesse d’esprit, ne vous attendez pas pour autant à devenir riche comme Crésus ; toutes vos trouvailles appartiennent au domaine public ou au propriétaire du site prospecté.

Il est important de connaitre la législation très stricte qui encadre l’orpaillage. Cette activité, même pratiquée dans le cadre du loisir, est réglementée par le Code Minier et doit faire l’objet de déclarations administratives auprès de l’autorité compétente. Nous y reviendrons plus bas dans l’article.

Pratiqué depuis toujours en France, l’orpaillage fait encore de nombreux adeptes dans certaines régions montagneuses.

Où pratiquer l’orpaillage en France ?

riviere aurifere

En tant qu’orpailleur (ou chercheur d’or), la première prospection se fait au niveau régional. En effet, tous les cours d’eau ne sont pas aurifères, autrement dit riches en or.

Même si plus de 80 % des rivières françaises sont considérées comme aurifères, il faut garder la tête froide. Moins de 2 % de celles-ci vous garantissent de trouver ne serait-ce qu’une paillette en moyenne par batée (outil utilisé pour l’orpaillage).

Les principales zones aurifères de France

La répartition de l’or sur le territoire français diffère en fonction des régions et des cours d’eau. Nous vous présentons ici les principales zones aurifères.

La Bretagne

Le sous-sol très ancien du massif armoricain lui confère une concentration élevée de roches riches en particules d’or. Ainsi, la majorité des rivières de Bretagne contient de l’or, mais bien souvent sous forme incluse, donc très difficilement récoltable.

De plus, les rivières armoricaines ne sont pas très accessibles, car assez sauvages. Il peut également s’agir de petits ruisseaux, complètement asséchés, rendant la tâche ardue. L’orpaillage en Bretagne peut donc s’avérer sportif, mais vous serez au plus proche de la nature dans des endroits très sauvages.

Les Cévennes

Le massif cévenol, par son ancienneté géologique, est riche en gisements de Quartz, propices eux-mêmes à la présence d’or. Ainsi, les cours d’eau qui naissent dans ce massif, parcourant l’Ardèche, l’Hérault et le Gard, sont réputés pour leurs alluvions riches en or. Ce métal précieux est généralement trouvé sous forme de paillettes plus ou moins épaisses, voire de grains lorsque l’on est proche du gisement primaire. Cette région est idéale pour l’orpaillage.

Les Pyrénées

La majorité des cours d’eau qui ruissèle des Pyrénées attire les orpailleurs. La zone la plus riche en or se situe au centre de cette chaîne montagneuse. Comme pour les autres zones, plus le site de prospection s’avère proche du gisement primaire, plus l’or sera cristallisé, sous forme de grains de belle qualité. Il est également possible, mais bien plus compliqué, de trouver des pépites en profondeur, dans des bassins naturels, plus en aval.

Si les régions citées sont référencées et connues pour être pourvues en or, la concentration et la qualité de ce métal diffèrent d’un cours d’eau à l’autre, d’un endroit à l’autre. En outre, l’orpaillage est interdit dans de multiples cours d’eau, cette pratique étant soumise à la législation en lien avec une activité minière.

Cependant, l’orpaillage de loisir bénéficie de souplesse administrative de la part des préfectures. Vous pourrez trouver plus d’informations plus bas dans l’article concernant la réglementation de cette activité.

Comment se pratique l’orpaillage ?

orpaillage pratique

La stratégie de l’orpaillage commence donc par l’étude des cours d’eau. Il faut comprendre les mouvements de l’eau, et de ce fait le parcours des particules d’or. C’est ce que l’on nomme la Goldline.

Peut-on prévoir le parcours de l’or ?

L’or est un métal lourd. Son cheminement dans les rivières dépend de l’intensité du courant. Du fait de sa forte densité, il suit un trajet bien spécifique en empruntant le chemin le plus court.

Il peut également se retrouver piégé en amont, comme d’autres métaux lourds, dans le lit rocheux de la rivière (bedrock). Ainsi, la présence de sable noir, de grenats ou tout autre matériau lourd peut être le signe que de l’or s’y trouve aussi.

L’orpailleur doit en conséquence interpréter le comportement de la rivière, qui évolue en fonction des crues et décrues. Le but est de déterminer le plus précisément possible où l’or reste piégé afin de pouvoir l’extraire. Il faut savoir repérer les zones dites de basses pressions, où le courant de l’or connait un net ralentissement. Ce sont ces zones d’accalmies qui sont propices à une prospection fructueuse.

Choisir son site d’orpaillage

Les cours d’eau regorgent de pièges à or naturels.

Tout méandre provoquant un ralentissement du courant, tout obstacle (rocher, arbre) et bien d’autres critères sont propices aux dépôts d’alluvions, et donc d’or. Ainsi, à la suite d’un rétrécissement de la rivière ou bien après une confluence entre deux cours d’eau, le courant est perturbé et ralenti.

L’irrégularité du lit de la rivière est bien sûr à étudier. D’un simple abaissement localisé à la mise en évidence d’une marmite ou d’une faille, toute cavité ou tout renfoncement est susceptible de retenir des particules d’or, mêlées aux galets, gravier et sable.

Quelle est la meilleure période pour l’orpaillage ?

La décrue estivale est la meilleure période pour l’orpaillage. Le niveau d’eau étant bas et stable, les sites d’extractions n’en sont que plus visibles et accessibles.

Et puis, si vous choisissez d’orpailler pour le plaisir, il est bien plus confortable de le faire pendant les beaux jours, dans une eau rafraîchissante.

La liste du matériel nécessaire en orpaillage

materiel orpaillage

L’orpaillage est une activité qui nécessite très peu de matériel. Vous l’aurez compris, c’est surtout de la technique et de la patience dont vous aurez besoin. Muni d’une tenue légère, adaptée à la marche dans l’eau, voici les outils indispensables pour commencer votre prospection en rivière.

Les outils d’extraction

Lorsqu’un site parait attrayant, les outils d’extraction tels que la pelle ou le piochon sont indispensables. Ils doivent être résistants et peu encombrants. Le crochet à faille peut également faire partie de votre panoplie d’orpailleur, vous permettant de déloger des matériaux incrustés ou difficilement accessibles.

La batée

batee orpaillage

Aussi appelée pan américain, la batée est l’outil plébiscité par tous les orpailleurs. En métal ou en plastique, ce contenant en forme de casserole conique permet, grâce à la force centrifuge d’un mouvement circulaire, d’évacuer méthodiquement les matériaux plus légers que l’or. Ainsi, la prospection permet de confirmer, s’il reste des paillettes d’or au fond, si le site a de l’intérêt ou pas.

La rampe de lavage

Afin d’obtenir un meilleur rendement, la rampe de lavage s’impose. Son action de tri peut être jusqu’à 50 fois plus efficace que celle d’une batée. Souvent en plastique ou en inox et simple d’utilisation, elle offre un bon complément à la batée. Elle reproduit un petit canal, comprenant de nombreux pièges à paillettes. Ainsi parcourue par l’eau et les alluvions, elle emprisonne les matériaux les plus lourds.

Il existe les rampes de courant, faciles d’utilisation. Posées stratégiquement dans la rivière, elles récoltent dans leurs multiples pièges les matériaux ciblés.

Un autre type de rampe peut se révéler utile quand il n’y a pas ou peu de courant, c’est la rampe hors courant. L’apport d’eau et de sédiments se fait alors manuellement. Comme elle demande un savoir-faire, elle est déconseillée aux débutants.

Il est également possible d’ajouter à ces rampes un tapis, qui facilite la récolte et le transfert des paillettes dans un seau, avant la phase de tri final.

La pompe à main

Cet outil, qui peut facilement être fabriqué par soi-même, permet d’aspirer une bonne quantité de graviers aurifères sous l’eau, difficilement accessible avec une simple pelle. La pompe à main permet ainsi de récolter du gravier en profondeur, dans les endroits prédestinés à détenir les paillettes d’or convoitées.

Le tamis

Le tamis permet de dégrossir une première fois votre tri, après extraction des graviers. Il peut également être utilisé comme la batée afin de prospecter beaucoup plus rapidement.

Flacons et pipette

orpaillage flacon pipette

Vous avez récolté des paillettes d’or, des grains, voire une pépite ? Ces accessoires complémentaires vous permettent d’aspirer et de transporter votre trésor.

L’ensemble de ce matériel repose sur un seul principe, celui de la gravité. C’est pourquoi les outils de l’orpailleur restent, malgré l’évolution, très basiques.

Finalement, c’est l’expertise de l’orpailleur, affinée au cours des nombreuses recherches, qui est essentielle. Mais attention ! cette expertise se doit d’être, par ailleurs, d’ordre légal. Dans la prochaine partie, nous allons aborder la réglementation de cette activité.

Quelle est la réglementation sur l’orpaillage ?

Comme pour la détection de métaux, l’orpaillage de loisir n’est pas réellement reconnu par la loi française. En effet, la FFOR (Fédération Française d’Orpaillage) n’est pas habilitée à délivrer de permis.

Cependant, ces activités dépendent du Code Minier et du Code de l’Environnement (article L121-1). Depuis sa version de 2018, l’or a un statut très réglementé et appartient à l’État. Dans le cadre de l’orpaillage de loisir, une demande d’autorisation à la préfecture concernée ou directement à la DREAL est donc obligatoire. Vous devez déclarer la zone de vos recherches, le matériel utilisé et préciser que vous n’êtes pas professionnel. Pourquoi ? Tout simplement pour ne pas vous mettre dans une position inconfortable d’illégalité. Mais également pour être sûr de ne pas orpailler dans une zone fragile, protégée, voire interdite à cette pratique. Le but de votre loisir n’est pas de vous attirer des ennuis, mais plutôt de passer de bons moments en plein air, dans le respect de la nature et de l’environnement.

Afin de vivre votre expérience de chercheur d’or dans la plus grande sérénité, vous devez, après avoir eu l’autorisation de la préfecture, privilégier les lieux publics. Si vous souhaitez orpailler sur un site privé, demandez au préalable l’accord du propriétaire (vous pouvez vous renseigner auprès de la DDE si nécessaire).

Qu’est-ce que l’orpaillage illégal ?

Nous venons de voir que l’orpaillage de loisir est soumis à une législation très réglementée. Vous devez donc être détenteur d’une autorisation écrite pour pratiquer cette activité. L’orpaillage illégal est donc le fait de rechercher de l’or sans demande d’autorisation ou après refus de l’organisme d’Etat de vous donner une autorisation.

Si vous obtenez l’autorisation, vous devez respecter les lieux, cours d’eau et périodes stipulés dans l’annexe que la préfecture vous aura délivrée. Sinon, vous vous exposez également à l’illégalité.

Vous devez aussi respecter le matériel autorisé, et ne pas utiliser de produit nuisible ou toxique pour l’environnement, sous peine de grosses sanctions.

Enfin, un code de bonne conduite existe concernant la pratique de l’orpaillage. Cette activité peut parfois être mal perçue, faisant passer les prospecteurs pour des pilleurs. Il est alors important de se conformer aux bonnes pratiques. Lesquelles ?

  • Il est primordial de respecter la faune et la flore dans leur intégralité, donc de ne pas utiliser de matériels ou produits non autorisés.
  • Il est important de ne rien détruire, de reboucher les trous et de ne laisser aucune trace de votre passage dans et au bord de la rivière, ne pas modifier le cours de l’eau.
  • Il est fortement recommandé d’être courtois envers toute personne qui croise votre chemin (encore plus s’il s’agit du propriétaire). Prenez plaisir à renseigner les curieux qui vous en seront reconnaissants.

L’orpaillage doit avant tout rester une activité de détente. Pour vous, qui prenez plaisir à passer du temps dans la nature, il peut être l’occupation d’une ou deux heures, entre une partie de pêche et une soirée entre amis au bord de l’eau.

La découverte de quelques paillettes au fond de votre batée ne vous apportera, certes, pas la richesse, mais la fierté d’avoir su trouver de l’or, et là, sera votre réussite.

Les commentaires sont fermés.